• Contes et légendes de la galette des Rois

    Lors des Saturnales (célébrées au solstice d’hiver en l’honneur de saturne), un roi était désigné pour prescrire des lois et régner sur les convives le temps d’un repas. Des fèves servaient alors de jetons de vote. Plus tard, l’Europe chrétienne sut camoufler ces fêtes païennes. Mais comment expliquer la présence d’une fève dans le gâteau des rois ? L’histoire ne manque pas de légendes pour justifier le mariage étrange d’une galette et d’une légumineuse. « Si le bienheureux roi d’un jour gagne le droit de faire un vœu, c’est sans doute parce que les fèves servaient à prédire l’avenir », disaient certains. « Mais non, soutiennent les autres, depuis qu’une fève désigna le jeune Brittannicus comme souverain, quand Néron et Agrippine usurpaient le trône, celui qui trouve la fève devient roi ».

    L’histoire de Peau d’âne et de sa bague oubliée dans un gâteau destiné au roi, aurait inspiré les fabricants de galettes. L’explication la plus plausible nous ramène au Moyen Age. La veille de l’Epiphanie, les chanoines de Besançon avaient pris l’habitude de désigner leur responsable en cachant une piécette d’argent dans une miche de pain. La pratique fut reprise par la population qui glissa un haricot blanc, symbole de vie et de fécondité dans le pain, en guise de pièce d’argent. Le pain sera vite remplacé par un gâteau qui prendra diverses formes suivant les régions.

    Ce n’est qu’en 1870 qu’apparaît la première fève en porcelaine. Elle représente forcément un enfant emmailloté. La rumeur veut que la production de fèves en porcelaine ne découle pas de l’astuce des porcelainiers de Limoges, mais… de la mesquinerie des gourmands. Parce que la politesse invitait le « roi du jour » à offrir aux convives une nouvelle galette, la plupart avalaient tout bonnement le haricot…

    Aujourd’hui les fèves d’origine sont très recherchées par les « fabophiles » (collectionneurs de fèves), d’autant plus que les figurines en plastique, en forme de ballon de foot ou à l’effigie de personnages de BD, remplacent bien souvent la noble porcelaine. Heureusement, les créateurs s’intéressent à leur passion. Des maisons comme Fauchon, Lenôtre, Dalloyau, ou encore Flo Prestige sollicitent les grands designers ou les grands couturiers afin de proposer des fèves d’exception aux consommateurs.

    Barnabaud, le célèbre porcelainier, renoue avec la tradition en proposant 350 mini-assiettes dissimulées dans de savoureuses galettes. Celles-ci s’arracheront dans le salon de thé de la rue Royale à Paris. Mais attention !, l’excès de fève peut vous mener tout droit à la « stephanophilie » et collectionner les couronnes coûte beaucoup plus cher…


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