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Des trous et des ailes
Où l’on découvre un coup de foudre qui fait mal.
Les ailes au vent, l’épée levée, la statue dorée de saint Michel a fière allure. Elle brille de mille feux au sommet du Mont-Saint-Michel. Mais cette œuvre du sculpteur Frémiet n’est pas seulement là pour décorer : elle joue un rôle essentiel…
Lors des restaurations du Mont-Saint-Michel au XIXème siècle, les architectes souhaitent résoudre un problème récurrent. Le rocher monumental est seul dans la baie, pas un arbre à l’horizon. Alors quand la foudre s’abat, c’est souvent sur les bâtiments du mont. Et cela a provoqué de nombreux incendies au fil des siècles !
Emmanuel Frémiet, Saint Michel terrassant le dragon, 1894-1897, cuivre doré, 4,50 m de haut, Mont-Saint-Michel
Pour éviter une nouvelle catastrophe, la solution est vite trouvée. On construit une grande pointe au sommet de l'îlot.
Tout en haut de cette flèche est installée la statue de saint Michel, cet archange chargé par Dieu de détruire le Mal.
Le Mont-Saint-Michel : Vue générale - Départ du train, début du XXe siècle, carte postale, collection particulière
Dirigées vers le ciel, les ailes et la pointe de l'épée sont parfaites pour attirer les éclairs ! De plus, le matériau utilisé, le cuivre, conduit facilement l'électricité.
Donc si la foudre tombe, ce sera à tous les coups sur la tête du saint. Grâce à cela, le reste du Mont-Saint-Michel est sauvé !
Emmanuel Frémiet, Saint Michel terrassant le dragon, 1894-1897, cuivre doré, 4,50 m de haut, Mont-Saint-Michel
Et la statue joue bien son rôle protecteur du mont. Un siècle après son installation, il est décidé de lui refaire une petite beauté.
On découvre alors les traces laissées par la foudre… La sculpture est criblée de trous gros comme le poing !
Hélitreuillage de la statue de saint Michel lors de la restauration de 1987
Emmanuel Frémiet, Saint Michel terrassant le dragon, vers 1897, cuivre, Musée d’Orsay, Paris
Article paru dans Artips
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