• Rennes invente la rue en double sens interdi

     À chacune de ses extrémités, la rue Maurice Prestaut est en sens interdit. (Photo : Ouest-France) 

     

    Ce n’est pas commun. La rue Maurice Prestaut, dans le quartier Cleunay, à Rennes (Ille-et-Vilaine), est en sens interdit, à ses extrémités, dans chaque sens de circulation. Pour y parvenir, il faut dorénavant passer par une rue médiane. Les riverains râlent.

     

    Rennes invente la rue en double sens interdi

     

    « C’est stupide ! C’est même devenu plus dangereux qu’avant. Ce n’est pas rare de voir les véhicules prendre le sens interdit car ils ne savent pas par où passer. » Cette riveraine de la rue Maurice Prestaut ne décolère pas. Une rue située dans le quartier de Cleunay entre les rues Champion-de-Cicé et Jules-Lallemand donnant elle-même sur le boulevard de Cleunay, à Rennes.

    Depuis cet été, cette rue s’est dotée d’une particularité peu commune voire inédite. « À chaque extrémité, il y a un sens interdit. On ne peut donc plus y accéder directement, s’étonne encore la riveraine. On est obligé de faire un détour et d’emprunter le chemin des Ormes. On se retrouve alors dans une rue devenue à double sens unique. » Pas simple !

    Une erreur des services de la voirie de la ville de Rennes ou une signalisation temporaire pour cause de travaux ? Même pas. « C’est une décision qui a été prise par la municipalité après concertation avec des habitants, explique Marcel, un habitant de cette rue. Certains se plaignaient de la vitesse excessive des véhicules et aussi de la dangerosité du carrefour qui traverse la rue. Enfin, à ma connaissance, il n’y a eu qu’un accident l’année dernière. »

     

    Labyrinthe diabolique

    Dans un courrier daté du 29 août dernier, la ville de Rennes, par le biais de sa maire adjointe déléguée à la mobilité, Sylviane Rault ainsi que Vincent Maho-Duhamel, conseiller municipal du quartier, indique que la ville « s’est engagée dans un plan de réduction de la vitesse permettant d’améliorer la sécurité routière et favorisant les déplacements actifs et alternatifs à la voiture. » Ainsi est né ce que Gérard, lui aussi riverain, qualifie de « labyrinthe diabolique ».

    Quant à la concertation : « Sur un coin de rue avec des riverains et une décision prise par un responsable municipal. » Ironique, il poursuit. « Nous avons trouvé la quiétude d’un bourg de campagne. Plus de problème de stationnement qui peut maintenant se faire des deux côtés et plus de circulation qui pourrait déranger les riverains. » Sa conclusion : « Il y a de quoi s’inquiéter si tous les habitants des rues avoisinantes exigent le même traitement. Nous n’aurons plus droit qu’aux grandes artères où circulent les bus. »

    Chemin des Ormes, on se plaint aussi. « Le trafic des voitures a augmenté dans notre rue puisque les riverains sont dorénavant obligés de passer par là. »

    Il y a quand même quelques riverains qui sont contents. « On est vraiment tranquille maintenant », assure cette jeune maman. « Il faut juste faire attention aux voitures qui, de temps en temps, prennent le sens interdit et bien expliquer, à nos amis, comment venir chez nous. » Cette personne âgée salue aussi l’initiative. « C’est devenu très calme. Ça ne me dérange pas vu que je n’ai pas de voitures. »

    Article paru dans Ouest-France

     


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