• Plaidoyer pour un cochon

    Si l’on cherche en Europe, parmi les animaux,
    Ceux qui durant des siècles, nous firent don de leur chair
    Le PORC est sans nul doute, il ne faut pas le taire,
    Celui qui préserva tous nos peuples de leurs maux.

    Car il fallait alors trouver des protéines
    Qui puissent alimenter, durant les longs hivers,
    Alors que les seigneurs écoutaient les trouvères,
    Ces nations affamées et qui pliaient l’échine.

    De Dublin à Moscou, d’Oslo à Palermo
    Après la paix romaine et les grandes invasions
    Quand tous ces peuples nomades cessèrent leurs incursions
    Et fixèrent leurs pénates dans les villes, les hameaux…

    Cet animal béni, bien plus que par les dieux,
    Pouvait alors trouver dans ce monde sédentaire
    Cette place d’honneur qui lui permit de faire
    Bouillir-e la marmite de tous les ventres creux.

    Car, n’oubliez pas – Amis! – Qu’en ces temps reculés,
    Cette belle invention: la ré-fri-gé-ra-tion
    N’avait pas encore cours, et la seule solution,
    Seul le SEL, la donnait, vieille technique éculée.

    Ce sel qui aujourd’hui permet de conserver:
    Lard, jambon, saucisson et ces belles salaisons
    Comme aux temps de nos rois, pour qu’à chaque saison,
    On puisse goûter aux fruits de ces chairs préservées.

    Ces rois, qui en ces temps, nous accablaient d’impôts!
    (Habitude non perdue par nos « princes » d’aujourd’hui)
    Gardaient jalousement dans tous leurs entrepôts
    Ce sel indispensable, ce magnifique produit.

    C’est ainsi que ces grands, inventèrent la Gabelle,
    Impôt pris sur le sel pour contrôler sa vente,
    Comme de nos jours l’Etat conditionne la rente
    Des produits pétroliers, tombée dans l’escarcelle!

    Mais pour en revenir à ce cher animal
    Maintenant que nos peuples, sous le joug du halal,
    Se voient terrorisés, et c’est un moindre mal,
    Par des maires socialistes qui donnent leur aval


    Pour que dans les cantines et jusque dans les halles
    Le cochon soit banni et ce n’est pas banal,
    Remplacé par bovin, mouton ou la volaille
    Qu’il faudra (c’est la mode) saigner, afin que « tous » aillent
    Au paradis d’Allah !!!

    Mais justement voilà que cette bête décriée
    Par mon frère musulman ; voilà bien trois mille ans
    Qu’elle est bien sacrifiée, il faut donc le crier,
    Selon son « rite sacré » : égorgée dans son sang!!

    Il faut bien le saigner pour bien le récolter
    Et préparer ainsi: boudin de Mortagne,
    Andouille de Vire, jambon d’Aoste, pâté de campagne…
    Le porc est donc halal ! Sans vouloir t’insulter !

    Et que deviendrait Toulouse sans son cassoulet ?
    Strasbourg, sans sa choucroute? Arles, sans son saucisson?
    L’Alsace, sans charcuterie? L’Auvergne, sans salaisons?
    Paris, sans jambon? Obélix sans porcelet?

    Refusons ce diktat, refusons le halal
    La nationalité, passe aussi par le ventre
    Français ! D’où que tu sois, du Nord, du Sud, du Centre
    Défends donc notre porc, notre viande nationale !

    Car voilà bien longtemps que cette chair est saine,
    Les règles sanitaires sont partout respectées.
    Dans notre vieille Europe, elle n’est plus suspectée,
    Quoiqu’en disent nos barbus sur les bords de la Seine.

    Ceux-là même qui un jour obligèrent à partir
    Mon ami charcutier, de la place de Lille
    Office qu’il occupa vingt ans, dans cette ville.
    Dès lors que la Mairie n’en fit pas un martyr.

    Et je pourrais finir en forme de boutade
    A mes risques et périls, puisqu’il ne faut en rire :
    « A mon copain Saïd, aux ancêtres nomades
    Je demandais un jour pourquoi cette viande inspire

    Tant d’anathèmes, tant de rejets, tant de haine ?
    C’est que vois-tu, dans le désert, c’est avec peine
    Que tu pourrais conduire un troupeau de cochons
    Ils partiraient, c’est sûr, dans toutes les directions.

    Alors que les moutons, Panurge en est la preuve
    Bien avant que Rabelais le conte dans son œuvre,
    Suivent aveuglément leur chef ou leur caïd…… »

    Méditer cette pensée de mon ami Saïd…….

     

    Pierre ESCANDE
    Né à Mascara en février 1942
    Oran (Algérie)


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