• Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Symboles du romantisme parisien, les 37 ponts qui jalonnent la Seine sont bien plus que des passerelles permettant de relier les deux rives de la capitale. Véritables traits d’union  entre plusieurs siècles d’histoire, ils racontent par leur architecture comment la ville s’est développée au fil du temps.  

    Des ponts qui ont également connu une histoire mouvementée, et pour certains insolite, à vous souvenir la prochaine fois que vous les arpenterez !

    Pont Alexandre-III

    Inauguré lors de l’Exposition Universelle de 1900, son architecture d’avant-garde, sa décoration baroque et sa situation géographique en font l’un des plus emblématiques de la capitale. Édifié en l’honneur de l’amitié retrouvée entre la France et la Russie, on retrouve au milieu de sa structure les Nymphes de le Seine, portant les armes de Paris, mais aussi les nymphes de la Neva, qui portent, elles, les armes de la Russie. Un symbole fort en plein cœur de Paris !

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925, le pont Alexandre III fut également interdit à la circulation pendant plusieurs mois, reconverti pour la manifestation en rue bordée de boutiques occupées par les industries de luxe. 

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Pont de la Concorde

    Mis en projet à partir de 1727, date de la construction de la Place de la Concorde (anciennement place Louis XV), ce pont n’a été achevé qu’en 1790, faute de moyens financiers et de matériaux. C’est grâce à la révolution française que le Pont de la Concorde put être construit, grâce aux pierres prises à la forteresse de la Bastille.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Entre l’ancienne place de la Révolution et l’Assemblée Nationale, ce pont, édifié donc en grande partie avec les pierres récupérées à la Bastille, permettait alors aux parisiens de piétiner le symbole royal en le traversant !

     

    Le Pont de l’Alma

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    Tout le monde (ou presque) connaît le fameux Zouave du Pont de l’Alma, lequel, dans la tradition parisienne, sert à jauger la Seine en cas de crue. Mais ce que l’on sait moins est que ce Zouave, sculpté par Georges Diebolt, était à l’origine accompagné de trois camardes, lorsque le premier Pont de l’Alma fut construit en hommage à la guerre de Crimée, inauguré par Napoléon III. Un grenadier, un chasseur à pied et un artilleur honoraient en effet la mémoire des soldats qui avaient combattu pendant la guerre, jusqu’à que le pont fut entièrement reconstruit entre 1970 et 1974.

    Le chasseur à pied est aujourd’hui dans le bois de Vincennes (contre le mur sud de la redoute de Gravelle), le grenadier est à Dijon, ville natale de son sculpteur, et l’artilleur a été transféré à La Fère (Aisne), ancien siège de l’École Royale d’Artillerie. Le Zouave reste le seul, aujourd’hui, à avoir les pieds dans l’eau !

     

     

    Pont Neuf

    Comme son nom ne l’indique pas, le Pont Neuf est le plus vieux pont de Paris. Un pont qui, à l’époque de sa construction (fin 16e – début 17e), était le premier pont à traverser entièrement la Seine, le premier à être construit avec de la pierre, et, enfin, le premier à être doté d’un trottoir pour les piétons.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Autre révolution pour l’époque, ce fut aussi le premier pont sans aucune habitation. Il abritait uniquement des boutiques, lesquelles ont disparu en 1855. 

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    Pont de la Tournelle

    Reliant la rive gauche à l’île Saint-Louis, le Pont de la Tournelle est surmonté de l’un des emblèmes les plus importants de la capitale : la statue de Sainte Geneviève, patronne de Paris.

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    Une statue qui est l’œuvre de Paul Landowski (à qui l’on doit, notamment, le Corcovado), lequel n’était pas d’accord avec la ville de Paris quant à la direction donnée à Geneviève. Lui voulait la tourner vers Notre-Dame, tandis que la ville souhaitait la voir regarder vers l’Est, là où Attila et les Huns avaient contourné Paris. Il sera finalement décidé que Sainte Geneviève tournera le dos à Notre-Dame, au plus grand désespoir du sculpteur, qui boycottera l’inauguration.

    Prévue le 9 juillet 1928, elle sera différée au 27 août. Landowski, lui, ne participera pas à la cérémonie. 

     

    Pont d’Arcole

    La bataille d’Arcole, qui dura du 15 au 17 novembre 1796, est l’un des épisodes les plus célèbres de la légende napoléonienne, et nombreux sont ceux qui associent ce pont à la Campagne d’Italie. 

    La légende raconte plutôt que ce pont, qui relie l’île de la Cité et la place de l’Hôtel-de-Ville (ancienne place de Grève) tiendrait plutôt son nom d’un jeune homme qui, bravant les balles de la Garde Royale lors de la révolution de juillet 1830, aurait planté un drapeau tricolore sur le pont, et serait tombé en s’écriant « « Je m’appelle Arcole ! Vengez-moi ! ». 

    Dès lors, le pont de Grève aurait pris le nom de… Pont d’Arcole. 

     

    Pont des Arts

    Premier pont métallique de Paris, le Pont des Arts fut commandé par Napoléon pour doter la capitale d’une technologie nouvelle : la fonte. Baptisé Pont des Arts, il tient en fait son nom du Palais des Arts, nom donné à l’époque au Louvre, transformé en musée sous la Révolution.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1975, une expertise démontrera la fragilité de l’édifice, et le pont sera interdit d’accès en 1977. Une décision très sage, puisqu’en 1979, un choc avec une barge fera s’effondrer le pont sur 60 m de long !

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Petit Pont

     Dans la nuit du 27 au 28 avril 1718, une mère qui avait perdu son fils noyé décida de suivre une croyance populaire qui disait qu’il fallait faire flotter un cierge planté dans un pain béni, lequel s’arrêterait à l’endroit même de la noyade. La femme déposa donc dans la Seine un bol surmonté de cet assemblage magique. Le bol dériva, puis percuta un bateau chargé de foin qui avait accosté au niveau du quai de la Tournelle.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Le Petit-Pont après l’incendie de 1718. Jean-Baptiste Oudry

     

    Le bateau prit feu, puis, pour éviter que celui-ci ne se propage, la corde fut coupée. Mais au lieu de couler, le bateau en flammes se dirigea vers le Petit Pont, alors constitué uniquement de maisons sur pilotis en bois. Ce fut l’un des incendies les plus importants du 18ème siècle, causé par un simple cierge…

    Article paru dans Un Jour à Paris


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