Où l’on découvre qu’il faut traverser l’Atlantique pour devenir célèbre.
À la fin des années 1960, le chanteur Claude François cherche à se renouveler. Jusque-là, il a surtout adapté en français des tubes anglophones.
Par exemple, Si j’avais un marteau vient tout droit de la chanson If I had a hammer…
Mais les choses ont changé : en 1967, son contrat avec sa maison de disques est fini. Libre comme l’air, « Cloclo » veut ses propres tubes !
Claude François, octobre 1965, photographie, Archives nationales néerlandaises, La Haye
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C’est ainsi qu’il imagine la mélancolique chanson Comme d’habitude. Pour Claude François, c’est « plus qu’une chanson », puisqu’il y raconte la fin de son idylle avec la chanteuse France Gall. Le titre, en rupture avec son registre habituel, peine à trouver son public…
Jusqu’à ce que l’auteur-compositeur Paul Anka, de passage en France, tombe sur la chanson, j'ai entendu cette mélodie à la radio et je me suis dit : « Je mettrais bien ma patte dessus. »
Paul Anka, 1961
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Anka obtient les droits du morceau et le modifie pour l’un de ses amis, le roi des crooners, Frank Sinatra en personne ! Ce dernier vient tout juste de lui confier qu’il souhaite arrêter la scène… Anka réécrit donc les paroles : la complainte sentimentale devient le récit d’un artiste vieillissant qui fait le bilan de sa vie.
Sinatra est conquis ! Il enregistre ce nouveau titre, My Way (« À ma manière »), qui devient immédiatement un tube planétaire.
Le chanteur Frank Sinatra, 1967
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Quant à Claude François, c’est le rêve : sa chanson, reprise en anglais par Sinatra, passe à la postérité. Elle devient l’un des morceaux français les plus repris à l’étranger.
En janvier 1978, la boucle est bouclée : Claude François commence son concert londonien par My Way !
Le chanteur Frank Sinatra
Frank Sinatra chante « My Way »
https://www.youtube.com/watch?v=kl4Uh5nOFAg
Article paru dans Musiktips