• Cette commune a fondé une régie agricole 100 % bio pour approvisionner les cantines scolaires

     

    La santé des écoliers est quelque chose qui ne se négocie pas, et cette commune française l’a bien compris. A Mouans-Sartoux, la mairie a décidé de créer une régie agricole pour mettre les produits bio au menu de ses cantines.

    100 % de bio pour 100 % d’écoliers

    Située dans le département des Alpes-Maritimes, la commune de Mouans-Sartoux n’est pas loin d’être une exception culturelle. A l’heure où le bien manger est de plus en plus mis en avant, dans les établissements scolaires, les publicités télévisées, etc., la ville a mis en place depuis le 1er janvier 2012 une restauration scolaire 100 % bio grâce à ce qu’elle appelle une régie agricole.

    Le but est simple : utiliser un terrain de quatre hectares (agrandi à six depuis la mi-2016), qui devait à l’origine être utilisés pour des projets immobiliers, pour cultiver des fruits et légumes bio. Un potager sans pesticides et sans produits chimiques dont les fruits sont utilisés chaque jour pour approvisionner les cuisines des écoles de la ville.

    Ce sont ainsi mille repas quotidiens à servir dans la commune. « Il y a tellement peu d’agriculture pour répondre à la commande publique qu’il a fallu nous débrouiller nous-mêmes », explique Gilles Pérole, adjoint au maire de la commune et initiateur de cette régie agricole, à l’occasion d’un reportage pour l’émission Manger c’est Voter de la chaîne Public Sénat. « La proximité permet de cueillir les légumes le matin pour que les enfants les mangent à midi ». Ainsi, en plus d’avoir des légumes cultivés sans pesticides, ils arrivent frais dans les assiettes des écoliers.

     

    100 % bio pour approvisionner les cantines scolaires

    Une partie du domaine cultivable de la régie agricole de Mouans-Sartoux

     

    Objectif zéro gaspillage

    On estime à 10 millions le nombre de tonnes de nourriture gaspillée chaque année en France dans tous les domaines de la chaîne de distribution, dont 540000 tonnes rien que dans la restauration collective, où figure la restauration scolaire. « Toutes les restaurations collectives de France jettent à peu près un tiers de ce qu’elles cuisinent », raconte Gilles Pérole lors d’un reportage de l’émission Mille et Unes Vies.

    En plus de la création de cette régie agricole, la commune de Mouans-Sartoux a tout fait pour réduire son taux de gaspillage. « Quand on a commencé les pesées en 2010, il était de 149 grammes par repas. Et nous sommes maintenant à 30 grammes. Nous avons diminué de 80 % ». Un holà mis sur le gaspillage qui a également contribué à réduire de vingt centimes le coût de chaque repas.

     

    100 % bio pour approvisionner les cantines scolaires

    Les écoliers participent au triage des aliments non consommés lors des repas

     

    Un modèle pour le reste de la France ?

    A la question d’avoir une loi qui oblige les communes à posséder son propre potager bio pour approvisionner les cantines, Gilles Pérole répond qu’il faut aussi préserver des espaces agricoles proches des villes afin que celles-ci aient accès à un vivier de produits locaux et si possible bio. Mais il nuance tout de même : « C’est par ces petits gestes qu’on changera les choses. Je ne crois pas aux décrets d’État, aux changements qui viennent d’en-haut. Si chacun fait son action le monde changera. Et c’est un peu ce que l’on pratique à Mouans-Sartoux et on pourrait l’avoir sur la France, sur l’Europe, sur le monde ».

     

    100 % bio pour approvisionner les cantines scolaires

    Les cuisiniers à l’œuvre dans la cantine scolaire

     

    Produits d’origine contrôlée

    Les remarques sont en tous cas dithyrambiques de part et d’autre de la chaîne de production. Sébastien Jourde est l’agriculteur en charge des cultures : « Tout ce qu’on produit, même dans des calibres pas très standard, on sait où ça va. L’autre aspect positif, c’est le rapport aux cuisiniers, il y a beaucoup de retour. Je sais d’expérience quels légumes privilégier et ceux qu’il faut limiter ».

    Chez les enfants, l’initiative semble avoir finalement porté ses fruits et fait l’unanimité : « On mange des légumes et un peu de viande et c’est pas tous les jeudis qu’on a des frites. » ; « Ce qu’on mange, ça a été cultivé et directement pris, c’est pas passé dans un magasin. » ; « Pas de surgelés ou des choses qu’on trouve dans des grands magasins qui ont des conservateurs, des colorants. » Et si eux sont satisfaits d’avoir de beaux et bons produits dans leurs assiettes, c’est sûrement tout ce qui compte.

     

    100 % bio pour approvisionner les cantines scolaires

    Des écoliers participent à la récolte de pommes de terre

     

    Article paru dans Daily Geek Show


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