•  Les marchés de Noël

     

    Une tradition vieille de plus de 700 ans. Depuis fin novembre, ces festivités, dont l'héritage nous vient du Moyen Âge, ouvrent leurs étals un peu partout en France.

    Le marché de Noël... Son vin chaud, ses friandises, ses santons, ses chalets en bois joliment décorés. Aujourd'hui, de nombreuses villes françaises se sont approprié ce symbole des fêtes de fin d'année, créé il y a plus de sept cents ans. C'est à Vienne, en Autriche, que l'on retrouve la plus ancienne trace attestant de la manifestation. « Il s'agit d'un arrêté municipal datant de 1294, précise le journaliste et écrivain Philippe Wendling (auteur de La Merveilleuse Histoire des marchés d'Alsace). Il parle d'un marché de décembre qui se déroule autour de la Saint-Nicolas (6 décembre), patron des enfants ». On vient y acheter des épices, du pain, des fruits, des légumes, des étoffes et des petits objets en bois sculpté pour les plus jeunes. Les échoppes sont alors des draps tendus sur des montants de bois. Pommes, pommes de pin, roses et rubans les décorent. Ces petits marchés se développent peu à peu dans le Saint Empire romain germanique. Des arrêtés datés de 1393 l'attestent pour les communes de Bautzen, Nuremberg et Munich. Puis Dresde, en 1434. C'est d'ailleurs dans cette ville qu'est crée le fameux Stollen. Ce gâteau à la farine blanche et aux fruits secs figure encore aujourd'hui sur les étals allemands et alsaciens.

     

    La tradition gagne l'Alsace

    En 1570, un marché de Noël s'installe pour la première fois à Strasbourg, sur la place de la cathédrale. La ville n'est pas encore française, mais elle a épousé la Réforme depuis une quarantaine d'années. « Et justement, le protestantisme, en condamnant les cultes des saints, va modifier la tradition de ces marchés de la Saint-Nicolas », relate Philippe Wendling. Le prédicateur de la cathédrale, Johannes Flinner, convainc le conseil municipal de l'époque de changer le nom et la date de cette manifestation. Rebaptisé marché de l'enfant Jésus, elle sera dorénavant centrée sur la fête de la Nativité, qui débute le 18 décembre. Dès lors, on trouve aussi sur les stands du pain d'épices, des biscuits de Noël, des vêtements et, bien sûr, des figurines pour la crèche. Au fil du temps, on parle de marché de Noël, et c'est au XIXème siècle qu'apparaissent les premiers chalets en bois. Longtemps cantonnés en Alsace, cette pratique s'étend à toute la France dans les années 1990. Et ce grâce au syndicat hôtelier alsacien, qui se plaint de son taux de remplissage alors trop faible (36%). Il demande à la région de faire un effort pour promouvoir cette tradition. En un rien de temps, campagnes de publicité et médias se chargent de l'affaire ! Pour asseoir sa légitimité, Strasbourg s'autoproclame même capitale de Noël en 1991. Une capitale qui fête cette année son 445ème marché de Noël !


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