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    Ces expressions qui donnent la pêche ! 

     

    Premier vœux 2017, démarré l’année dans la bonne humeur en faisant la nouba avec de joyeux drilles ! À la queue leu leu, osez ces quelques formules de circonstance pour avoir la patate.

     
    Avoir la patate, la frite, la pêche ou la banane

    Si vous êtes plein d’énergie, « vous avez la patate ». L’origine de cette expression vient sans doute du sens argotique de patate qui signi­fiait « tête ». « Avoir une bonne patate » voulait dire « avoir une bonne tête ». Puis l’expression a évolué, s’est transformée, et a même donné naissance à « avoir la frite ». L’origine d’ « avoir la pêche » est encore plus ‑ floue. Pour certains, elle nous arriverait de Chine où le fruit est associé à la bonne santé. Pour d’autres, elle viendrait du monde de la boxe et de l’expression « avoir de la pêche », qui signi­fie « avoir beaucoup de force ». Plus évident, « avoir la banane » s’explique par la forme du fruit qui, placé horizontalement, dessine un sourire.

     

    Cherchez le loup !

    Pas de fête sans la célèbre chenille qui se danse « à la queue leu leu ». Ce « leu » n’est autre que l’ancien nom du loup. L’expression initiale était « à la queue du leu le leu », soulignant l’habitude des loups de se déplacer en bande en se suivant. C’est donc la variante animale de la file indienne.

     

    Boute-en-train : ambiance garantie

    Le terme est composé de deux mots anciens ; « bouter » signi­fiait « mettre » (bouter le feu) et « train » signi­fiait « mouvement », « action ». Le boute-en-train était donc celui qui mettait en mouvement, qui stimulait et entraînait les autres. Il a gardé ce sens, mais uniquement dans un contexte de gaieté et de plaisir. Le boute-en-train désigne aussi le cheval chargé de préparer la jument à l’accouplement, de la « chauffer » avant de céder la place à l’étalon reproducteur. Triste rôle !

     

    Le luron, décidément gai !

    Un luron désigne un garçon hardi et décidé. Si le terme est ancien, il ne subsiste guère aujourd’hui que dans l’expression « gai luron », au point qu’un « triste » luron semblerait incongru. Rappelons que Georges Brassens quali­fie de « luron » le gorille de sa célèbre chanson, sans préciser s’il est gai ou non. Quant à l’écrivain Sainte-Beuve, il employa – inventa ? – le terme « luronnerie » dans ses Portraits contemporains (1846) pour désigner la qualité d’un luron.

     

    La java ou la nouba ?

    Non, danser la java n’a rien à voir avec l’île de Java. Pas plus qu’avec une déformation de l’auvergnat « cha va », comme le prétendait ironiquement Alphonse Boudard. Terme argotique, la java désignait à l’origine, au début du XXe siècle, une manière de danser en bougeant les épaules. Le terme, ensuite, s’est répandu dans le langage familier pour désigner une fête, à partir des années 1950. « Faire la nouba » vient d’Algérie. En arabe, la nowba était la musique jouée devant les maisons des dignitaires. Par la suite, ce terme a désigné celle que jouaient les soldats algériens, lancés en première ligne des combats, pendant la Première Guerre mondiale. C’est à la fin du XIXème siècle que « faire la nouba » a signi­fié « faire la fête ». Les jeunes aujourd’hui parlent de « teuf » qui n’est autre que le mot « fête » en verlan (à l’envers) !

     

    Le drille fatalement joyeux ?

    Un joyeux drille est un gai compagnon. Mais d’où vient ce « drille » ? Le terme apparaît vers 1630 dans l’argot militaire, désignant alors un soldat vagabond, un soudard, qui ne se prive pas de se fournir, souvent de force, en boisson et nourriture chez l’habitant. Ces soldats-là avaient-ils le vin gai ? Sans doute, à en croire l’expression « joyeux drille ». Employé seul, le mot a totalement disparu de notre vocabulaire, ne survivant que dans cette formule. « Qui sait même si, à la prochaine fête villageoise, nous ne verrons pas notre brave Hippolyte ­ figurer au milieu d’un chœur de joyeux drilles, et ainsi prouver sa complète guérison ? » Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857.

     


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