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    Au large de Rio de Janeiro, la petite île brésilienne de Paqueta abrite une sanctuaire unique en Amérique Latine. Créée dans les année1940, la nécropole accueille près de trente nouveaux oiseaux chaque mois.

     

     

    Le sirène signal de départ du bâteau, qui quite la station navale de la Praça XV, en plein centre de Rio de Janeiro, à destination de l'île de Paqueta. Le voyage durera une heure vingt, le temps pour Cacau Fernandes de passr en revue son matériel. Pour le photographe, cette traversée, c'est un peu comme embarquer une machine à remonter le temps.

     

    L'île est reliée par ferry. Le voyage dure une heure vingt entre Paqueta et Rio

     

    Il n'y a pas de voitures à Paqueta. Les 4000 habitants de l'île, qui dépend administrativement de Rio de Janeiro, circulent à bicyclette ou en charettes tirées par des chevaux, sur les chemins de terre battue. « Et c'est l'endroit le plus sûr du monde, un des seuls où je peux me promener avec mes énormes objectifs sans craindre une attaque : où irait le voleur ? Il ne peut pas quitter l'île » s'amuse Cacau Fernandes.

    Un petit coin de paradis, le photographe confesse qu'il y a une autre raison pour laquelle elle voit en Paqueta un petit coin de paradis : son cimetière aux oiseaux, unique en Amérique Latine. « C'est ici que je suis venue avec ma fille enterrer notre canari, mort après avoir vécu douze ans chez nous. Sans ça, j'aurais dû le jeter à la poubelle, et sa peine eut été plus grande encore », confie-t-elle.

     

     

    C'est d'ailleurs dans sa direction que Cacau se dirige dès l'arrivée du bateau. Une petite marche l'emmène face à une plaque sur laquelle on peut lire « Je chante pour donner de la joie à mes compagnons ». Gasparinha, le canari de sa fille, a été enterrée sur la première rangée de droite, à l'ombre d'une statue blanche à l'effigie d'un oiseau. « Nous nous sommes dit qu'elle le protégerait », explique-t-elle, en regardant les vingt-cinq petites sépultures.

     

    L'île est très paisible

     

    Depuis son enterrement, une multitude d'autres petits corps ont été placés dans la tombe de Gasparinha. « Nous ne scellonsjamais les pierres tombales, le visiteur en choisi une, il l'ouvre, et y place son oiseau de compagnie, tout est gratuit », explique Aldemirio de Incarnação, qui s'occupe de l'entretien des lieux.

    « Très vite, il ne reste plus que les plumes, et un autre oiseau peut prendre sa place », ajoute t'il, en caressant une pierre sur laquelle on a collé des fleurs en plastique. À 86 ans, Aldemirio fait ce travail bénévolement ; en échange, la mairie l'autorise à vivre dans une petite maisonà l'autre extrémité du terrain.

     

     

    Comme il est interdit de laisser une marque sur les tombes, certains font graver des poèmes sur une tablette en marbre et les accrochent au mur. On trouve sur ce « panel poétique » des compositions personnelles comme des strophes de grands auteurs. Sur le côté, des petites tables recouvertes de céramique invitent au pique-nique.

     

    Pas de voitures à Paqueta : on se déplace en charrette à cheval ou à vélo

     


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