• Extrait de l'épopée de la sardine de Jean Claude Boulard

    Septembre 1922, un jour de fort vent du sud, Jos un patron sardinier, fait relâche au port d’Audierne. Il ne résiste pas au plaisir de rendre visite au recteur de Plogoff, petite bourgade au-dessus de la baie des Trépassés, proche de la pointe du Raz.

    Ce recteur est différent des autres recteurs, c’est un gars de la mer, alors qu’habituellement les recteurs sont issus le plus souvent de la terre, proches des paysans. En levant leur verre de Sauvignon 1911, ils trinquent « aux aumônes que leur jette la mer ».

    « Vraiment une bonne marée, cette grande marée de 1911, où sur un petit cargo pinardier a été drossé à la côte avec sa cargaison de vin de Loire ».

    Heureusement un naufrage sans victimes. Le soir de ce jour une caisse de bouteilles avait rejoint le presbytère. Il faut dire que les recteurs des deux baies ont souvent blanchi le produit des pillages, mais toujours pour la cause et la grandeur de Dieu.

    Remarquons que dans les chapelles du cap Sizun, les charpentes sont souvent faites avec un magnifique bois rose de pin d’Oregon, une essence peu fréquente dans le coin. Remarquons aussi sur les autels, les chandeliers de style anglais ou suédois ! Les coffres portant les armes du Royaume de Suède ou du Danemark ! Une vraie richesse venue de l’océan…

    « Mais ce n’est pas toujours la richesse que la mer apporte dit le recteur, pendant que le vent du sud courbe la lande, fait claquer les volets. Je viens de retrouver les traces d’une étrange affaire, la voici :

    Un soir de janvier 1784, avec un vent de suroît à décrocher les lanternes accrochées à la corne des bœufs pour éclairer la route des bouviers et dérouter celle des capitaines, ceux de Plogoff rentrent leurs bêtes lorsqu’ils entendent un craquement sinistre près de la côte. Aussitôt un des frères Guilcher s’approche de la falaise, jette une torche qui éclaire là-bas, tout au fond, un petit voilier empalé sur les récifs.

    Dès l’aube, tout le village se retrouve sur la grève : Hommes, femmes, enfants, vieillards. A la côte il règne une fièvre de chercheurs d’or. Pendant deux jours, la mer interdit l’approche du voilier. Tous se lamentent ! La mer va t’elle reprendre leur fortune, alors qu’ils rêvent et comptent les sequins, les deniers, les couronnes, les thalers et les louis…

    Le troisième jour, les frères Guilcher (ils étaient quatre) réussirent à lancer un grappin sur le reste du mât et se hissent sur le pont incliné, balayé par les vagues, au risque à chaque instant d’être projeté à la mer.

    Pour accéder à la cale, renfermant des trésors, ils en sont sûrs, l’aîné se glisse dans le poste d’équipage, et dans la pénombre découvre deux hommes gisant dans leur couchette. Morts d’épuisement affirme Yannick Guilcher, soulagé de n’avoir personne à achever.

    Les quatre frères déshabillent aussitôt les morts, récupèrent bottes, vareuses, casquettes, pipes. De la cale, ils remontent des barriques de rhum, des ballots de laine, sextant, compas, boussoles, cartes, coffres, vite débarqués. Une chaîne humaine s’est formée vers les presbytères. Le voilier vidé, on met le feu à l’épave et au petit matin, toute trace du naufrage a disparu. Naufrage banal. En fait pas si banal que ça.

    Quelques jours après, on voit le recteur courir sur la lande, suivi de son enfant de chœur. Ils portent l’extrême-onction à Yannick l’aîné des Guilcher, qui la veille s’est alité. Quand le recteur entre dans la masure, Yannick est déjà mort, et il découvre avec effroi la cause du décès, et cette cause, cette cause c’est… la peste. Il recule épouvanté, l’enfant de chœur accroché à sa soutane. La peste a donc débarqué du voilier avec le rhum, les sextants et le reste. Les marins ne sont pas morts d’épuisement, ni de froid.

    Le recteur fait mettre la masure en quarantaine. Il n’y aura plus de contact avec les trois autres Guilcher. Le village observe tous les jours attentivement la fumée au-dessus du toit. Les frères vont mourir les uns après les autres. Personne ne sait exactement comment, ni dans quel ordre, personne ne pénètre plus dans la maison. Puis un matin la fumée n’apparaît pas. Pour ceux de Plogoff, le message est clair. La peste vient de terminer son ouvrage.

    Alors un groupe de maçons conduit par le recteur s’approche prudemment de la maison et murent portes, fenêtres, cheminée avec du torchis et le monde se retire. Pendant des années, la maison aveugle solitaire au milieu de la lande gardera ses morts et son secret. Il faudra la puissance du vent du cap pour délabrer les murs, déchirer la toiture et finalement balayer la maison des « pilleurs d’épaves » silencieusement, les deux amis finissent leur verre de Sauvignon.


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  • Corse-Matin a publié ce matin la photo d'un courrier envoyé par l'Institut national des statistiques à Napoléon Bonaparte et reçu par un habitant de la rue Saint-Charles. 

    Le courrier à destination de l'empereur, effectivement décédé en 1821, est bien arrivé, non loin du musée de la Maison Bonaparte, située au n° 1 de la même rue. Ce musée est en effet installé au cœur de la bâtisse natale de Napoléon et consacré à la famille Bonaparte en Corse.

    « Décédé en 1821, prière de faire suivre chez Saint-Pierre ». C'est avec humour que l'habitant du numéro 3 a renvoyé la missive à son destinataire. 

    Le drôle de courrier de l'Insee à NapoléonV

    Ouest-France 11 Décembre 2013


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    Pierre, dans sa ferme du Trévoux, son éternelle clope à la main. Photo Joël Le Gall

     

    Pierre Toulgoat, 91 ans et agriculteur au Trévoux, dans le Finistère, a joué dans Elle s'en va, en salle ce mercredi. Ou quand la mémoire d'un petit village croise la route d'une étoile du grand écran.

    Il avait bien « entendu parler » de Catherine Deneuve. Mais de là à jouer avec elle dans un film ! Des étoiles, le paysan du Trévoux, commune de 1 600 âmes près de Quimperlé, dans le Finistère-Sud, n'en avait vu que dans les ciels nocturnes qui veillent sur sa ferme. « Même à mon âge, j'ai été impressionné ! », glisse l'ancien.

    Pierre Toulgoat a ouvert les yeux « le samedi 21 septembre 1922, à 23 h 45 ». Il a connu la France d'avant-guerre, allait à l'école « à pied et en sabots » et a passé sa vie à cultiver ses vingt-six hectares de terre. Entouré de ses trois chevaux, sa dizaine de cochons et ses quinze vaches laitières.

    Sa maison au sol en terre battue est restée figée dans le temps. Elle abrite un vieux pressoir à pommes et une immense cheminée, depuis longtemps centenaire. « Catherine Deneuve n'en avait jamais vu une comme ça », répète fièrement Pierre.

    À 91 ans, il conduit toujours son tracteur, ramasse ses patates, fait son cidre et la gnôle qui en découle, le lambig. Sans quitter Max, son fidèle berger allemand.

    « Vous savez que ce n'est pas son vrai nom ? »

    Un jour du printemps 2012, André Fraval, à la fois maire, boucher-charcutier-traiteur et président du club de foot des Coquelicots, reçoit un coup de fil de gens du cinéma. Là-bas, à la capitale. « L'équipe de réalisation du film Elle s'en va cherchait un vieux bureau de tabac, une équipe de foot, un champ de maïs et un ancien, authentique, qui rentrait dans le cadre », raconte l'élu.

    Ils sont bien tombés : il y a tout ça au Trévoux. La commune a déjà été choisie pour le tournage de la série Doc Martin, avec Thierry Lhermitte sur TF1, en juin et septembre 2012.

    Quand le maire apprend à Pierre qu'on lui propose un petit rôle dans un film, l'ancien ne se démonte pas. « On m'a emmené à Quistinic, dans le Morbihan pour deux jours de tournage. Ma doue, ma doue, ma doue, qu'il faisait chaud ! Je devais attendre une voiture dans laquelle arrivait l'actrice, au bord de la route, en face de l'église. Au fait, vous savez que ce n'est pas son vrai nom ? Elle s'appelle Catherine Dorléac ! », s'enthousiasme-t-il.

    « La seule scène improvisée »

    Il revit la scène : « Je devais taper sur le pare-brise et faire le tour de la voiture. Catherine Deneuve cherchait des cigarettes. On est rentrés dans une grande maison de campagne. Il y avait tellement de monde ! J'ai compté : quinze personnes rien que pour s'occuper du matériel. Gast ! J'ai été bien reçu, la nourriture et tout... » Pierre avait troqué son bleu, ses charentaises et sa casquette contre son plus beau costume du dimanche. Mais pas son éternelle clope logée au coin des lèvres. De l'Ajja 17 jaune à rouler.

    Pour Emmanuelle Bercot, la réalisatrice, « il s'est produit un miracle. Ses mains m'ont sidérée. » Avec l'âge, elles sont déformées par l'arthrose et Pierre s'en est blessé une dans un accident de tracteur. « Il a sorti une machine à rouler. Je lui ai crié : « Non, Pierre, tu la roules avec tes mains ». Le tournage a duré deux heures trente. C'est la seule scène improvisée. » « Catherine Deneuve n'avait jamais vu une cigarette comme ça », sourit Pierre. Dodue, comme il les affectionne.

    « Elle est gentille, Catherine Deneuve »

    De son côté, l'actrice se souvient d'un moment « vraiment étonnant. À l'origine, le rôle de Pierre devait être joué par un acteur amateur parisien, qui s'est désisté. Il a fallu trouver quelqu'un au dernier moment. Emmanuelle a rencontré ce vieux monsieur. La scène ne devait pas être aussi longue, mais il m'a raconté des choses incroyables. Emmanuelle a mis la caméra en route. Pierre a parlé de vieux souvenirs, comme de sa fiancée... J'étais bouleversée. J'ai ensuite voulu voir où il vivait. » De la visite de la star, il reste quelques photos d'eux aux murs de la cuisine. Dont une, dédicacée.

    « Pierre est un hospitalier : il reçoit du monde chaque jour », témoigne André Fraval. Comme de nombreux autres habitants, le maire a aussi joué un rôle de figurant. À l'image des buralistes du bourg, installés depuis les années 1950, Marie-Anne et Yves Massé, tous deux octogénaires. « Elle est gentille, Catherine Deneuve. Concentrée, dans son rôle. Mais accessible », se souvient le commerçant. « Depuis, des curieux viennent voir le tabac », ajoute son épouse.

    La municipalité va organiser une sortie au cinéma pour les figurants. Pierre en sera. Mais ce ne sera pas mercredi. Il faudra attendre que le petit cinéma de Moëlan-sur-Mer, le plus proche du Trévoux, récupère la bobine...

    Article paru dans Ouest-France sous la plume de Pierre Fontanier


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  • Pourquoi cette expression : La peau des couilles ?

    Voilà l'histoire réelle d'une expression connue de tous, mais très souvent mal orthographiée. Par un beau jour d'automne 1820, le duc de Mirnouf, passionné par la chasse mais frustré par le maigre gibier qu'il ramenait de ses pérégrinations forestières, imagina qu'il devait être possible de fabriquer un outil apte à lui faciliter la tâche et rendre plus plaisante sa traque des animaux.

    Il convoqua tous les artisans de la contrée pour mettre au concours la concrétisation de cette idée et leur laissa deux mois pour fabriquer le plus inventif et le plus efficace des appareils. A peine une semaine plus tard, un marchand du nom de Marcel Écouille, se présenta au château clamant à qui voulait l'entendre qu'il possédait ce dont le duc rêvait. Il obtint sans peine une audience auprès du noble seigneur et s'empressa de lui faire la démonstration de sa merveille. Devant une assemblée dubitative mais curieuse, il sortit de sa poche un minuscule sifflet (un appeau) et le porta à la bouche pour produire un son strident qui aussitôt imposa le silence parmi les personnes présentes.

    A peine quelques secondes plus tard, des dizaines d'oiseaux de toutes sortes s'étaient approchés et virevoltaient autour de lui, comme attirés et charmés par cette étrange mélodie. Le duc imagina sans peine le profit qu'il pouvait tirer d'un tel accessoire lors
    des ses futures chasses.

    Il s'éclaircit la gorge et ne prononça qu'une seule phrase :

    - Combien cela va-t-il me coûter ?

    Marcel Écouille, sûr de lui, répondit qu'il accepterait de se séparer de son objet en échange de la moitié de la fortune de son interlocuteur. Cette requête fit sourire l'assemblée mais le duc garda tout son sérieux et accepta la transaction.

    La nouvelle fit grand bruit et se répandit vite bien au delà des limites du duché. Un marchand avait vendu un sifflet pour une somme astronomique au Duc qui
    en paya le coût sans broncher.

    Ainsi, cette anecdote a subsisté dans la langue française pour qualifier les objets hors de prix : « Ça coûte l'appeau d'Écouille ».

    L'appeau est un instrument utilisé à la chasse pour produire un son particulier attirant les oiseaux ou le gibier.

    ET NON PAS LA PEAU DES COUILLES.

    Un peu de culture, ne peut pas faire de mal !!!


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  • Ils découvrent un trésor en promenant leur chien

    Un couple de Californiens, qui promenaient leur chien sur leur propriété, a eu la surprise de découvrir un trésor en pièces d'or. 

     

    Un couple de Californiens, qui promenaient leur chien sur le terrain de leur propriété, a eu l'heureuse surprise de découvrir un trésor en pièces d'or estimé à plusieurs millions de dollars.

    Le couple, qui a conservé l'anonymat, a remarqué qu'une boîte en métal rouillé dépassait du sol au pied d'un arbre, raconte dans un communiqué le cabinet numismatique Kagin's, qui conseille le couple pour la vente des pièces, datant de la seconde moitié du XIXe siècle.

     

    Des pièces de 20 dollars en or 

    À l'aide d'un bâton, ils ont réussi à extraire la boîte du sol et ont trouvé à l'intérieur, mêlées à de la terre et des pierres, « de nombreuses pièces de 20 dollars en or », ajoute le communiqué. 

    « Ils sont retournés sur les lieux et ont trouvé les restes d'une autre boîte, enterrée un peu plus profondément, poursuit le communiqué. Après plusieurs allers et retours (et l'aide d'un détecteur de métaux), ils ont finalement mis à jour un total de huit boîtes remplies de plus de 1400 pièces, rares, en or américaines ». 

     

    Une trouvaille à 10 millions de dollars 

    La trouvaille est exceptionnelle, par sa taille mais aussi parce que les pièces, « bien qu'enterrées pendant plus de 100 ans (...), sont dans un état impeccable »,  précise Kagin's.

    Des 1 400 pièces du trésor, au moins 14 constituent les plus beaux exemplaires jamais trouvés de ces modèles. L'une d'elles, datant de 1866, est estimée à près d'un million de dollar.

    Les pièces seront vendues « prochainement » sur le site de Kagin's et Amazon, précise le communiqué. Leur valeur est estimée à plus de 10 millions de dollars !

    Le trésor a été trouvé dans la bien-nommée région californienne de Gold Country (le Pays de l'or), autour de la ville de Sacramento (centre de l'Etat). C'est dans cette région que le précieux minerai avait été trouvé au milieu du XIXème siècle, entraînant la célèbre Ruée vers l'or.

    Article paru dans Ouest-France


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