• Entre les maladies, la criminalité et les suicides, la vie est fragile à Paris. Les cadavres retrouvés au fond de la Seine sont nombreux. Afin de procéder à leur identification, la morgue se doit de les exposer à la vue de tous. Un jour, alors qu’un légiste réceptionne des corps, il est subjugué par le visage d’une femme. D’une beauté frappante, elle affiche un sourire énigmatique... 

     

    Beauté macabre

     Albert Rudomine, La Vierge inconnue, Canal de l'Ourcq, 1927, Epreuve sur papier argentique viré à l'or, d'après le masque mortuaire de l'Inconnue de la Seine, collection particulière, Paris 

     

    Fasciné par le visage de l’inconnue, le légiste demande un moulage pour en conserver les traits. Cependant, après plusieurs semaines, l’identité de la défunte n’est toujours pas révélée. Personne ne semble la connaître ! Rapidement, l’intrigue fascine Paris, et la jeune femme, surnommée l'Inconnue de la Seine, fait la une des journaux. 

     

    Beauté macabre

    L’Inconnue de la Seine, moulage en plâtre, vers 1900 

     

    Un véritable fantasme se crée autour de ce masque mortuaire. Reproduit en plusieurs exemplaires, il est vendu comme objet décoratif ! Le succès de cette mystérieuse noyée est tel qu’on expose le moulage de son visage dans de nombreux intérieurs.  Certains lui trouvent même des similitudes avec La Joconde 

     

    Beauté macabre

    À gauche : Léonard de Vinci, La Joconde, vers 1503-1519, Musée du Louvre, Paris. Détail de l'œuvre. À droite : Albert Rudomine, La Vierge inconnue, Canal de l'Ourcq, 1927, collection particulière, Paris 

     

    Cette muse passionne les écrivains. Notamment Aragon, qui demande à Man Ray de réaliser une série de clichés de ce masque mortuaire.  Le photographe surréaliste va plus loin puisqu’il crée des photomontages de la noyée les yeux ouverts, ou encore vieillie de 20 ans ! Cette technique consiste à réaliser un collage à partir de photographies, puis à photographier de nouveau l’ensemble. Ainsi, grâce à l’imagination de l'artiste, notre belle Inconnue reprend vie. 

     

    Beauté macabre

    Man Ray, L’Inconnue de la Seine, montage photographique, vers 1964 © MAN RAY TRUST / ADAGP, Paris 2016 

     

    Cela ne s’arrête pas là ! Aujourd’hui, certains mannequins utilisés pour enseigner la réanimation ont le visage de la défunte. Ainsi, un siècle après, des étudiants cherchent encore à réanimer la belle Inconnue… 

     

    Beauté macabre

    Resusci Anne, le mannequin de réanimation dont les traits évoquent l'Inconnue de la Seine 

     

    Beauté macabre

    Man Ray, L'Inconnue de la Seine, vers 1964 © MAN RAY TRUST / ADAGP, Paris 2016 

    Article paru dans Artips 


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  • Si l’on vous dit le mot « cathédrale », vous pensez sans doute à un édifice religieux, un lieu où tout doit encourager la foi et la spiritualité.

    Pourtant, certaines cathédrales possèdent des éléments profanes, c'est-à-dire non religieux. L'une d'elle est même célèbre pour l'un de ces détails, qui peut surprendre, voire choquer les visiteurs…

     

    Que la force soit avec toi

    Frederick Bodley et Philip Hubert Frohman, Cathédrale nationale de Washington, 1907-1990 

     

    Il s’agit de la Cathédrale nationale de Washington. Construite dans un style néogothique, celle-ci abrite de nombreuses gargouilles. Toutefois, parmi ces sculptures d’inspiration médiévale, se cache une statue qui peut sembler bien incongrue.
    Qui est-ce ? Dark Vador en personne ! Le fameux personnage de la saga cinématographique Star Wars.

     

    Que la force soit avec toi

    Frederick Bodley et Philip Hubert Frohman, Cathédrale nationale de Washington :

    La chimère représentant Dark Vador, 1907-1990 

     

    Dark Vador, une gargouille ? La sculpture de Dark Vador n’est justement pas une gargouille, mais une chimère. Qu'est-ce qui distinguent les deux ? Contrairement à la gargouille, dont le rôle ressemble beaucoup à celui d'une gouttière, une chimère sert seulement de décoration.

    Bref, la chimère de Dark Vador n’est pas d’une grande utilité.

     

    Que la force soit avec toi 

    Dark Vador et ses Stormtrooper à l'exposition de Long Beach Comic, 2011,

    Los Angeles 

     

    Mais alors que fait-elle là ? En 1980, un concours national de sculpture pour les enfants est organisé par la cathédrale. On leur demande de représenter quelle est, selon eux, l’incarnation du mal.

    Un des enfants choisit de dessiner Dark Vador ! Il remporte une des places du podium et voit sa statue réalisée.

     

    Que la force soit avec toi
     

    Frederick Bodley et Philip Hubert Frohman, Cathédrale nationale de Washington, 1907-1990 

     

    Dark Vador fait donc son entrée à la Cathédrale nationale de Washington, la 6ème plus grande du monde. L'édifice est si vaste que sa construction s'est étalée sur près d'un siècle, entre 1907 et 1990.

    Et le jeune lauréat aura eu la chance d’ajouter sa pierre à ce chef-d’œuvre néogothique !

     

    Que la force soit avec toi
     

    Frederick Bodley et Philip Hubert Frohman, Cathédrale nationale de Washington, 1907-1990

    Article paru dans Artips 


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  • Cette expression appartient au français familier. On l’emploie pour évoquer toute forme d’attaque massive comparable à une pluie de projectiles, y compris les attaques verbales. On l’utilise aussi, dégagée de toute métaphore guerrière, lorsque les revers et les désagréments ou même des événements favorables se multiplient. Gravelotte est une commune de Lorraine, lieu d’un épisode important de la guerre franco-allemande de 1870-71.

    Après plusieurs défaites aux frontières de l’Est, Napoléon III avait ordonné la retraite générale afin de couvrir Paris. Bazaine regroupa au sud de Metz les corps de Lorraine en vue d’un repli sur Verdun.

    Un affrontement eut lieu avec la deuxième armée allemande, lors de trois grandes batailles : Borny le 14 août 1870, Rezonville le 16 et Saint-Privat le 18. La bataille de Rezonville est aussi appelée bataille de Gravelotte.

    En effet le village de Gravelotte fut le lieu d’affrontements d’autant plus violents que le combat était décisif. Plus qu’aux pertes humaines, qui ont été importantes, l’expression fait écho aux moyens mis en œuvre : la révolution industrielle du XIXème siècle avait largement fait évoluer l’armement depuis les campagnes napoléoniennes.


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  • Ce proverbe fut concrétisé par Marc Sangnier lorsqu’il créa, à partir de 1929, les Auberges de jeunesse à l’imitation de nos voisins nordiques. Les Auberges de jeunesse offraient alors aux jeunes des classes moyennes et ouvrières la possibilité de loisirs sportifs et culturels au grand air. Léo Lagrange, sous-secrétaire d’État aux loisirs et aux sports sous le Front Populaire, favorisa le développement des Auberges de jeunesse grâce à la création des congés payées et d’aides budgétaires pour en financer les infrastructures en 1936-37.

    Aujourd’hui, la France compte plus de trois cent cinquante Auberges de jeunesse, soit l’équivalent de 23.500 lits. Outre l’amélioration des conditions d’hébergement, les  Auberges de jeunesse s’efforcent de multiplier les stages et de faire valoir leur intégration dans un réseau international qui permet des voyages à bon marché. Aujourd’hui, la Ligue française pour les Auberges de jeunesse (LFAJ) et l’Union internationales des Auberges de jeunesse des pays francophones (UIAJPF) regroupent un important réseau d’auberges de jeunesse en France métropolitaine, dans les Dom Tom et dans les pays francophones d’Afrique du nord, d’Afrique subsaharienne et de l’océan Indien.


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  • Le sens de cette locution est bien connu : « s’attirer les bonnes grâces d’une personne » (souvent un subalterne) par des cadeaux, le plus souvent de l’argent, de manière à obtenir ainsi un passe-droit ou, plus largement, un avantage quelconque. Il semble que l’expression, attestée depuis 1640 dans, Oudin (« graisser les mains » ou « la patte », corrompre par des présens »), ait existée dès 1624 sous la forme « graisser la main (en compagnie d’une variante « graisser la gueule et les mains »). Elle s’appliquait surtout aux présents faits aux gens de la justice et de l’administration pour obtenir des faveurs. Longtemps la graisse et le gras ont été associés à l’argent et au profit (« faire ses choux gras » ou « s’engraisser de la sueur du peuple »). Le côté familier de l’expression (en partie grâce à « patte » pour « main ») a maintenu l’image jusqu’à nous, mais elle est concurrencée dans certains contextes par « arroser ».


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